Le “Homo religiosus”
La religion en tant que force expérimentée.
Le “Homo religiosus”
La religion en tant que force expérimentée.
André T’Jampens, était pasteur émérite de Ouwegem, et est décédé à Deinze le 24 décembre 2007. Il est né à Nazareth le 8 septembre 1922 et a été ordonné prêtre à Gand le 13 avril 1947. E.H. T’Jampens, licencié en philosophie, a été successivement professeur au collège d’Audenarde (14 avril 1947) et prêtre assistant à Destelbergen (31 janvier 1954), Gand Sint-Macharius (10 septembre 1962). Ensuite, il a été pasteur à Destelbergen Pie X (30 septembre 1965) et à Ouwegem (27 octobre 1967). Il a pris sa retraite le 3 avril 1978.
Les éditeurs de ce site ajoutent qu’il a également enseigné la philosophie et la logique à l’HIVO, l’Institut supérieur d’enseignement d’Anvers, à partir de 1957. En juin 2000 – il avait 78 ans à l’époque – il y a donné sa dernière conférence.
Ce qui le rendait si unique, c’était non seulement son énorme lectorat, sa vision profonde de nombreux problèmes de la vie, mais surtout le fait qu’en tant que véritable “Ebed Yahweh”, il pouvait prendre en charge les maux (cancer, sciatique…) de ses semblables. Cet être humain s’est ensuite rétabli de manière remarquable, généralement à la grande surprise du monde médical. Au sens le plus littéral du terme, il était lui-même assez malade, mais il s’est rétabli plus rapidement. Il a toujours aidé les gens de manière désintéressée et “sans distinction”. “Il y a un problème et il doit être résolu”, a-t-il déclaré, quelle que soit la philosophie de vie de l’être humain à aider. Il disait toujours que l’énergie nécessaire à la guérison venait de la Trinité.
Tout devait être fait en silence. En effet, notre culture dispose de lois qui interdisent de telles pratiques. Même si la science médicale affirme qu’elle est impuissante, l’utilisation bénéfique de ces énergies curatives n’est pas autorisée. Et ce, en raison des nombreux abus qui existent indéniablement aussi. Une telle absence de distinction donne tout de même matière à réflexion.
un extrait du Journal flamand :
De standaard de 31 janvier 2009.
Deux grands professeurs
Il y a quelques jours, Jozef Mertens a été enterré. Peu de temps avant lui, un autre prêtre retraité, André T’jampens, est mort à Nazareth. Ils étaient tous deux licenciés en philosophie. Ils ont vécu jusqu’à plus de 80 ans. Leur image est toujours très proche de moi.
C’était une université différente à l’époque, avec à peine plus de 4 000 étudiants. On pensait que c’était beaucoup à l’époque, imaginez. J’étais venu de l’athénée d’Alost pour étudier le droit et la philosophie à Gand, avec beaucoup d’intérêt, un véritable enfant des premières générations de la démocratisation de l’enseignement. Les contrastes idéologiques à l’université, parmi les étudiants, étaient à mon avis plus forts et plus aigus qu’aujourd’hui, voire considérables. Les gens étaient libéraux ou catholiques ; beaucoup le montraient en portant une casquette d’étudiant noire ou rouge. Et au sein des libéraux, ce n’était même pas simple : libéraux, socialistes, radicaux de gauche, communistes,… Et puis il y avait les flamants roses – dont moi – et les francophones… (note : la population Francophone en Belgique).
Revenons à nos deux décès. Il faut imaginer la soi-disant paroisse étudiante, l’ancienne Société Saint-Thomas, le KUC comme on l’appelait. Je m’étais retrouvé là, même si je venais de l’athénée, en raison de mon parcours religieux ambivalent, porté notamment par ma mère. Et je me suis retrouvé dans une sorte de monde philosophique où André T’jampens et Jef Mertens ont réussi à fasciner des centaines d’étudiants pendant des années avec leurs cours du soir et leurs conférences de l’après-midi. Pas de sermons du tout, pas de dévotion.
Mais ils ont discuté de Nietzsche, de Freud, de la psychologie de la religion, de la sociologie de la religion, de Martin Heidegger… La salle était pleine, semaine après semaine, au moins vingt fois par année universitaire. Et cette pièce, là, dans la rue Kortrijksepoort, près de la chapelle silencieuse de Schreiboom, était grande.
Je me souviens des discussions qui ont suivi, à la Rotonde, le pub du coin, avec mon ami de toujours, Paul Bauters, plus tard juge de paix et l’un de nos rares experts en moulins, avec qui les thèmes favoris ont été repris. Et avec beaucoup d’autres, avec Etienne Vermeersch, qui avait déjà dévié du droit chemin du catholicisme, comme je le ferai peu après…
Jaap Kruithof a été mon plus important professeur de philosophie à l’université. Je me souviens de l’énorme contraste entre ces deux mondes philosophiques : André T’jampens et Jef Mertens d’une part et Jaap Kruithof et beaucoup d’autres avec lui d’autre part.
Tout cela montre qu’il y avait un intérêt spirituel intense dans ces années d’avant Mai 68, un grand débat, qui était constamment présent. Bien sûr, nous n’avons pas oublié que le café des étudiants et la salle de danse étaient d’égale importance.